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Des Médecins & chercheurs marseillais viennent d'en apporter la preuve !

Article paru dans La Provence ce jour :

Qu'ils soient plongeurs autonomes, apnéistes ou simples randonneurs palmés, tous les amateurs de loisirs subaquatiques savent que l'observation des fonds marins en état d'apesanteur procure un merveilleux sentiment de bien-être. Mais la plongée en scaphandre fait encore mieux, révélant des vertus thérapeutiques dont les effets bénéfiques durables permettent de lutter efficacement contre le stress, tout en développant chez les pratiquants une remarquable capacité à gérer l'imprévu.C'est ce que vient de démontrer une étude scientifique menée pendant plus d'un an dans le parc national des calanques par le service de médecine hyperbare, subaquatique et maritime (SMHSM) de l'AP-HM à l'hôpital Sainte-Marguerite, en partenariat avec Aix-Marseille Université, l'Institut de recherche biomédicale des armées (Irba), le centre de plongée UCPA de Niolon et l'Institut national de la plongée professionnelle de Marseille Pointe-Rouge. Un travail de fond initié par un ancien cadre de la finance victime d'un sévère burn-out, convaincu d'avoir été sorti du gouffre par la pratique de la plongée et, dès lors, décidé à apporter la preuve scientifique irréfutable des bienfaits de cette activité.

Les résultats de l'étude qui a mobilisé une dizaine de médecins et chercheurs, plus de 140 plongeurs et donné lieu à près de 3 000 tests permettant de recueillir 65 000 données, lui ont donné raison.

 

"Effectuer une plongée en état de stress intense reste contre-indiqué"

Comme l'explique le Dr Mathieu Coulange, patron du SMHSM qui a travaillé avec Frédéric Beneton (auteur de l'étude) et le Dr Trousseland (Irba), "pour la première fois, nous avons pu mettre en évidence de manière scientifique un véritable 'effet plongée', à la fois important et persistant". Une découverte d'autant plus remarquable qu'il y a peu de temps encore, la plongée était contre-indiquée aux personnes souffrant d'anxiété chronique...Ce constat ouvre surtout d'immenses perspectives, notamment pour la prise en charge de professionnels soumis à des stress extrêmes comme les militaires en opérations de guerre ou les sauveteurs intervenant sur les pires accidents ou attentats. Quant aux raisons de ce phénomène, les scientifiques en sont réduits aux hypothèses. "Le simple fait de respirer au moyen d'un détendeur permet de ventiler de manière beaucoup plus calme et ample, un peu comme dans la pratique du yoga, explique Mathieu Coulange. Mais nous pensons qu'il s'agit surtout des effets chimiques, au niveau du cerveau, de l'augmentation de la pression partielle des gaz contenus dans l'air." Les chercheurs vont maintenant devoir déterminer si les stimuli qui déclenchent la production d'hormones suscitant ce sentiment de bien-être, sont provoqués par la seule dose d'oxygène ou par la variation de la pression partielle de ce gaz en fonction de la profondeur.En attendant, le Dr Coulange apporte deux précisions importantes : "Effectuer une plongée en état de stress intense reste contre-indiqué. Et pour bénéficier des effets positifs de la pression sans s'exposer à des risques excessifs, il est conseillé de ne pas descendre au-delà de 30 m."

                                                                                              Philippe Gallini

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