Epaves et Tombants ça vous titilles !!!
Et bien sachez que le soleil brille pour une petite équipe d’une quinzaine de plongeurs placés sous la compétence de la commission technique du Codep 87. Bormes les Mimosas au cœur de la Côte d'Azur varoise, face aux îles d'Or et au pied du Massif des Maures. Bormes les Mimosas Petit écrin provençal perché sur une colline, réputée pour ses fleurs et son patrimoine du 12 ème siècle. On vient y apprécier le pittoresque de ses vieilles pierres, la richesse de sa flore, son calme et la douceur de vivre qui y règne mais aussi et surtout, pour son capital plongée qui offre aux palmipèdes de notre région du limousin, l’occasion d’emmagasiner de belles histoires sur les bateaux qui reposent dans les profondeurs de cette mer turquoise.
Ainsi, accompagnés par vos moniteurs préférés du CODEP et accueillis par le magnifique nouveau centre Aquabormes, ils vous entraîneront dans un monde magique celui des épaves et des tombants. Le Donator, Grec, Togo… mais aussi les tombants du Parc National de Port-Cros : la Gabinière, la pointe du Vaisseau ainsi que le sec du Sarranier. Et oui, c’est que du bonheur… 
UN PEU D’HISTOIRE
Ce bateau a été construit en 1931 par les chantiers Holz Worksted A-S à Bergen (Norvège). Il mesurait 78 m de long pour 12 m de large, et pouvait filer 14 à 15 nœuds propulsé par son moteur de 1800 cv. Il sera affecté au transport de bananes entre la Métropole et les Antilles. En 1939 il devient la propriété de la Compagnie Algérienne de Navigation pour l’Afrique du Nord ou Compagnie Schiaffino. Cette compagnie qui possédait vingt bâtiments en 1939 en perdit 19 pendant la seconde guerre mondiale. A la fin des hostilités le Donator était le seul rescapé. Mais le 10 novembre 1945 le cargo file vers son destin. Il revient de l’Algérie avec à son bord une cargaison de vin. Le dragage des mines n’est pas terminé en Méditerranée, et le Capitaine Baillet ordonne à ses hommes la plus grande attention. Le mistral souffle fort. Le bateau fait le tour de l'île de Porquerolles par le Sud quand à 13h10 par une mer démontée une formidable explosion retentie. Le cargo a heurté une mine, la proue est détruite, l’eau envahie le navire. Les 29 marins ne peuvent larguer les chaloupes et se jettent à l’eau.
Heureusement un avion de la R.A.F est témoin du drame. Il prévient les secours qui arriveront sur le site 4 heures plus tard sauvant 27 hommes, 2 étant portés disparus. Cet ultime naufrage scellait le destin de la Compagnie Schiaffino. Aujourd’hui, le Donator repose entre 35 et pour le maximum, 51m.
Il voit le jour au chantier Robert Thompson and Sons à Newcastle (Angleterre) en 1882. Précurseur des navires modernes, sa construction est innovante : acier, cinq cloisons étanches, double coque. Il est à voile et à vapeur : 3 mâts et un moteur de 208 CV. Le Togo mesure 76 m de long sur 10,35 m de large et jauge 1640 tonneaux. Après les fruits c’est le charbon que le Togo transporte dans toute la Méditerranée. Il sort presque indemne de la première guerre mondiale, mais le 12 mai 1918 il heurte une mine de 150 kg laissé par le sous-marin UC 35 (mouilleur de mines côtier), le Togo est coupé en deux et coule immédiatement.
Cinquante-neuf ans plus tard le biologiste et plongeur Richard Calmes l’a retrouvé : « Ce jour-là, j’étais chargé par le Club Nautique de Cavalaire de mouiller 3 bouées pour une régate. En me rendant sur la zone prescrite, j’ai soudain lu un écho de 10 à 12 m de hauteur sur mon sondeur. Quand je suis descendu, j’ai eu la surprise de découvrir un bateau couverts de filets. Quelle émotion ! Le bateau était totalement vierge. » Le TOGO repose aujourd’hui sur un fond de 60m.
Construit en 1912 par les chantiers Dundee SB Ltd, le Sagona mesurait 54 m de long pour 8,5 m de large et jaugeait 808 tonneaux. Il changea de nombreuses fois de propriétaires. Le 3 décembre 1945 le Sagona il percute une mine flottante et coule en quelques minutes la proue littéralement arrachée. Le bilan du naufrage est de 2 morts et 1 marin porté disparu. Lieu du naufrage: Sud-Est de Porquerolles.
Le nom du Grec provient du fait suivant : l’épave a été oubliée pendant un certain temps, et on ne savait plus quel était le nom de ce bâtiment. Lorsque la Marine envoya des plongeurs pour l’observer, ceux-ci découvrirent des documents écrits en grec, et rebaptisèrent le Sagona ainsi. Depuis le nom est resté. C’est ainsi que le Grec est aujourd’hui plus connu que le Sagona. Aujourd’hui les plongeurs découvre avec un certain ravissement une vie qui à littéralement explosée sur l’épave. Le navire repose par 47m sur du sable. Il est considéré, pour sa beauté, comme le petit frère du Donator (d'autant plus qu'il repose à quelques centaines de mètres de celui-ci et qu'il coula à quelques jours d'intervalle dans les memes circonstances...)
Bon, je pourrais vous en dire plus mais, ''moi'', je bosse et ça m’énerve de raconter avec cette chaleur le bonheur de nos palmipèdes en vacances en Méditerranée.
J’attends à présent de leurs nouvelles et des petites histoires qu’ils auront surement vécues sur place.
Affaire à suivre.